MARSEILLAN - Hausse massive (60%) de la taxe d'habitation des résidences secondaires : quelles sont les véritables raisons d'une telle décision?
Par Johann Grosso - Conseiller Municipal - Conseiller Communautaire Adam Zakhary - Conseiller Municipal - ( Communiqué ), le 22 Janvier 2025
Hausse massive (60%) de la taxe d’habitation des résidences secondaires : quelles sont les véritables raisons d’une telle décision?
Dernièrement, un sujet qui touche un nombre important de marseillanais(es) fait débat, pour ne pas dire polémique, et ce autant sur les réseaux sociaux que sur la voie publique.
Il s’agit de l’augmentation de la taxe d’habitation concernant les résidences secondaires qui, si l’on a quelques souvenirs historiques, ont toujours permis à la commune de compléter les offres d’habitats touristiques des campings anciennement municipaux mais également et principalement privés, et ce depuis la création de notre station balnéaire le 20 mai 1947 par son père fondateur, le visionnaire André Filliol.
Cette augmentation n’aurait certainement pas fait débat ou contestation si elle avait été raisonnable. Mais elle a été décidée et mise en place par la municipalité actuelle à son taux MAXIMAL, soit 60% !
Je souhaite préciser que cette décision ne touche pas seulement la « plage » (Marseillan-Plage) mais également la ville (Marseillan-Ville), et que ce nouvel impôt rapporte au bas mot un million six cent mille euros ( 1,6 million d’euros).
La commune a justifié ce choix par le fait qu’il faudrait créer de nouveaux logements sociaux, que la commune est classée en zone appelée « flux tendu ». Cependant, certains éléments nous amènent à penser que ce motif n’est pas la réelle raison de la mise en place de cette nouvelle taxe.
Certes, nous sommes une commune qui n’a pas à ce jour un nombre suffisant de logements dits sociaux (loi SRU applicable sur toute la commune et non pas uniquement la plage ; cette loi concerne également d’autres communes) si l’on se réfère aux obligations légales du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) et aux autres documents officiels.
Toutefois, nous sommes en droit de nous poser des questions sur ce choix radical qui a été fait, impactant significativement les personnes concernées.
*Le besoin en trésorerie de comblement budgétaire pour l’équilibre du budget municipal ne serait-il pas une possible raison de ce choix?
*Le choix de la commune de taxer cette partie des administrés marseillanais(es) ne serait-elle pas en lien avec le fait que ces personnes, résidant majoritairement une partie de l’année seulement sur la commune, ne sont pas comptabilisées comme votantes pour les élections locales?
*Peut-être les instigateurs de cette taxe pensaient-ils que cette décision serait acceptée sans heurt?
Imaginons juste un instant que l’ensemble des propriétaires et locataires (résidences principales) de notre commune, qui à ce jour ne paient plus la taxe d’habitation, se voient à nouveau taxés de celle-ci, à hauteur de 60%. Quelles seraient nos réactions? Comment réagirions- nous?
Accepterions nous une telle décision sans la contester? Ne devrions-nous pas tous imaginer cette conséquence sur nos finances personnelles, déjà très lourdement impactées par la conjoncture actuelle?
Ces questions ont été posées lors du conseil municipal de décembre dernier, durant lequel a également été évoqué le manque de logements destinés aux primo-accédants et la nécessité pour les Marseillanais(es) de pouvoir acheter un terrain et faire construire à des prix bien moins exorbitants car à ce jour, de nombreux jeunes et moins jeunes administrés se voient obligés de quitter notre village pour aller vivre dans d’autres communes aux logements plus accessibles car bien moins chers qu’à Marseillan.
Lors de ce même Conseil Municipal, le maire m’a donné raison sur ce point si symbolique pour les Marseillanais pour qui être obligé de quitter le village faute de prix bien trop excessifs n’est absolument pas entendable…
Habiter les villages alentours est trop souvent un crève coeur pour ces marseillanais(e) qui, lorsqu’ils voient les projets immobiliers naissants destinés au développement urbain de Marseillan, réalisent que ceux- ci ne leurs sont pas destinés, quand ils estiment qu’ils mériteraient de pouvoir bénéficier de ces terrains à prix juste plutôt que de les voir quasi totalement vendus à des prix de marché qui leurs sont trop souvent inaccessibles (voir Midi Libre).
Personnellement, loger les marseillanais(e) et leur permettre de devenir propriétaire de leur habitat aurait été une de mes priorités. Je l’ai dis et écrit depuis si longtemps…
Quoi qu’il en soit, et quel que soit l’avis que l’on peut avoir sur le sujet en question ou sur d’autres, nous sommes en démocratie et nous nous devons d’écouter et d’entendre les inquiétudes, les mécontentements de chaque administré(e).
Il en va du respect d’autrui, et des choix de chacun et chacune d’entre nous.
Il me semble nécessaire d’être en capacité à pouvoir prendre en considération la globalité des marseillanais(e)s, et d’éviter « tout simplement » de répondre uniquement à son propre électorat (que l’on peut penser acquis).
Chaque administré(e) mérite l’écoute, l’attention et le respect et ne doit pas se voir être traité avec indifférence ou mépris.
Il en va, me semble-t-il, des principes fondamentaux de responsabilité et de gestion juste et appropriée des intérêts de toutes et tous nos administrés.
Johann Grosso - Conseiller Municipal - Conseiller Communautaire
Adam Zakhary - Conseiller Municipal
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